vendredi 12 avril 2019

Kabuki Quantum Fighter

Ce qui est génial avec les jeux vidéo, à l'instar de la littérature, c'est la richesse des univers que les créateurs nous proposent. A la différence que l'univers dans un jeu vidéo nous est donné clé en main (oui sinon ça ne s'appellerait pas jeu vidéo, mais juste jeu..) et qu'il faut donc adhérer à la vision des artistes ayant œuvré sur le titre en question. Quoiqu'il en soit le jeu vidéo nous permet de voyager dans une multitude d'époques et de lieux, réels ou non, pour notre plus grand plaisir. Et, des plus réalistes au plus fantaisistes ces univers peuvent être le lieu de la rencontre improbable entre de deux styles que tout oppose.

Prenons l'exemple du jeu d'aujourd'hui. Vous avez déjà entendu parler du Kabuki ? Vous savez cette forme théâtrale japonaise vieille de plusieurs centaines d'années, très visuelle, avec des costumes hauts en couleurs, des perruques impressionnantes et un maquillage abondant ? Maintenant, mélanger cet art avec un récit de science-fiction mêlant intelligence artificielle et arsenal nucléaire (si vous avez déjà entendu parler de ça, félicitation vous avez bon goût en matière de cinéma) et vous obtiendrez..



KQF pour les intimes est un jeu développé par Human Corp., édité par HAL Laboratory et sorti en 1990 au Japon et deux ans plus tard en Europe.

En l'an 2056, quelqu'un ou quelque chose s'est introduit dans le système de défense de l'armée et empêche toute procédure de secours. Cette menace risque d'altérer le programme contrôlant les missiles nucléaires et réduire en cendre notre belle planète bleue. Le seul espoir qui reste prend les formes du Système de transfert d'image (Image Transfert System dans la langue de Freddie Mercury), procédé révolutionnaire, mais non encore testé, qui permet de convertir l'esprit humain en données binaires afin de le transférer dans un système informatique. Ni une ni deux, le courageux (ou complètement désespéré) colonel O'Connor se porte volontaire pour tester cette incroyable  machine afin de sauver l'humanité (rien que ça).
Cependant personne ne sait les dommages physiques et psychiques pouvant résulter de l'opération et personne ne sait aussi sous quelle forme son esprit apparaîtra dans le programme informatique..(si vous suivez un peu, vous pouvez déjà le deviner).
Le scénario se dévoile à travers de petites scènes de ce type

Laure et Hal

Qu'on donne à cet homme une place pour le Hellfest
C'est donc sous la forme d'un acteur de Kabuki que le colonel O'Connor se présente à vous. Votre arme principale ? Votre chevelure ! Faite pâlir d'envie les plus chevelus des métaleux avec votre crinière de feu, balancez vos cheveux devant vous et détruisez les ennemis qui oseront s'en prendre à votre héroïque crinière. Bon vous aurez aussi des armes secondaires, en nombre limité, bien pratiques tels que des shurikens ou des bombes. Celles-ci sont des récompenses qui s'obtiennent à la fin des niveaux et utilisent une barre d'énergie appelée Chip que vous allez devoir remplir en ramassant les items en forme de rubis laissés par les adversaires détruits.
A part ça on reste dans un classique plate-former. Vous vous aventurez de niveau en niveau, enfin, de programmes en programmes devrais-je dire, sautez de plate-forme en plate-formes, vous affrontez des ennemis et vous finissez par combattre un boss afin de passer au niveau suivant. 
Mais même si il n'invente pas la roue, le jeu est  vraiment soigné. les commandes répondent à merveille, le rythme est soutenu et les graphismes retranscrivent très bien l'ambiance SF/cyber-punk du scénario, avec un mélange détonnant de technologique et d'organique, malgré les petites capacités de la NES.
Impossible de ne pas parler des musiques également, un petit bonheur auditif en qualité midi,  qui rythme à merveille vos aventures numériques.
Le jeu est difficile par contre. Pas autant que certains titres, dont je voue un respect éternel aux quelques personnes les ayant terminés (Ghost and Goblins au hasard..), mais la succession de plate-formes glissantes, roulantes, suspendues.. le tout avec des lance-flammes et autres pièges à éviter, associer à la grande précision avec laquelle il faut franchir tous ces obstacles, ont de quoi faire péter un câble par moment. Le timing est dès plus importants et les niveaux étant à durée limitée, vous n'avez pas trop le temps de réfléchir ou de visualiser mentalement l'enchaînement que vous vous apprêter à faire. 
Et pour une obscure raison que j'ignore, il est impossible de se retourner quand on est accroupi. Ce qui, en combat est un vrai handicap.

Le chant du cygne chevelu

Kabuki Quantum Fighter est je crois, le dernier jeu que j'ai eu sur NES, avant de la revendre pour acheter une mégadrive. Je comprenais pas trop son scénario à l'époque, mon niveau d'anglais étant proche du néant à ce moment, mais en y rejouant maintenant, je me rends compte qu'au-délà des jeux à publique familiale de la NES, on pouvait trouver des titres plutôt matures avec un scénario recherché et captivant.  Celui-ci était bien dans l'esprit cyber-punk de l'époque avec The Terminator comme référence évidente (le héros s'appelle O'Connors quand même) mais aussi des mangas comme Ghost in the Shell et plus tard le film The Matrix) et pour un jeu vidéo, qui était un média alors plutôt destiné aux jeunes, c'était assez osé. Et du coup je me rends compte que j'ai du passer à côté de pas mal de surprises de ce genre..
Mais même si je ne comprenais pas trop de quoi ça pouvait parler, le jeu était sacrément bon et fun. Alors oui, c'est difficile, très même, mais ça l'est pour le joueur que je suis aujourd'hui, trop habitué à la baisse constante de challenge dans les jeux depuis son ouverture au grand publique et qui galère à avancer maintenant dans Hollow Knight (très bon jeu soit dit en passant). Mais cette difficulté ne doit pas occulter toutes les qualités de ce soft qui n'a malheureusement pas la notoriété qu'il mérite.

vendredi 5 avril 2019

Rescue The Embassy Mission

A l'époque où j'avais la NES tous mes voisins en avaient une aussi, preuve en est que ce fut un grand succès populaire. Et comme on avait des âges, des goûts et des attentes différentes c'était l'occasion de se prêter les jeux et de découvrir des titres qui nous auraient échappé sans ça.
C'est comme ça que j'ai découvert le jeu dont je vais parler maintenant.


Le titre, développé par Kemco et édité chez nous par Infograme, vous place au commande d'un groupe d'intervention d'élite, type GIGN ou SWAT, et vous demande d'aller libérer les otages retenus dans une ambassade (d'où le titre hein..)le tout dans un temps limité. Pour cela le jeu vous propose une multitude de niveau de difficulté (modifiant le temps à disposition, la vitesse des ennemis..) et trois phases de gameplay bien distinctes afin de mener à bien votre mission.


La première, qui fera la part belle à l'infiltration, consiste à placer vos snipers en différents endroits stratégiques de la carte afin de couvrir les différents murs de l'ambassade. Il vous faudra alors éviter les projecteurs, sous peine que les terroristes n'ouvrent le feu et mettent un terme à votre courte, mais prometteuse, carrière dans les forces de l'ordre. Utilisez pour cela toutes les cachettes à votre disposition (murets, rebords de fenêtre, entrée de bâtiments, poteaux..) et attendez que le danger passe. Et si vous n'en avez aucune sous la main ou que vous êtes pressés, vous pouvez toujours ramper ou effectuer une roulade pour éviter d'être touché par les tires ennemis.





Vous avez placé vos hommes ? Bon, passons à la deuxième étape. Prenez votre plus beau fusil, c'est l'heure du tir aux pigeons. Visez les différentes fenêtres de l'ambassade, et attendez qu'un terroriste ait la drôle d'idée de passer devant l'une d'entre elles (dans tous les films d'action on répète sans cesse de ne jamais s'approcher des fenêtres !) et faite feu. Éliminez en le plus possible, afin de faciliter le travail de vos collègues du groupe d'intervention (et le votre par la même occasion), qui arrive dans la troisième et dernière phase.



Là, on va rentrer dans le vif du sujet. Après une courte, mais périlleuse, séquence de descente en rappel (j'espère que vos snipers ont bien fait le ménage juste avant) vous voilà rentrant avec fracas dans l’ambassade afin de délivrer les otages et d'éliminer le reste des terroristes. Armé de votre fusil d'assaut vous arpenterez les couloirs du bâtiments, dans une vue simili fps 8-bits, bien aidé par une mini carte vous indiquant otages, terroristes et l'escalier vous permettant d'atteindre les différents étages. Il vous suffira de leur tirer dessus, c'est bête mais c'est efficace.


Que pensez de ce jeu au final ?


Bah au final, seule la première phase tire son épingle du jeu. Non pas que les deux autres soient mauvaises, mais leur gameplay n'est pas dès plus palpitants. Je dois quand même reconnaître au développeur l'envie de proposer des phases variés et cohérentes avec le propos du soft.

Mais quelques défauts ternissent cette version NES. La hitbox est quelque peu étrange lors de la première phase, et bien que même à plusieurs millimètres d'un projo, et donc, théoriquement non visible, on vous tirera dessus comme un lapin. De même, je ne sais pas si c'est du au stress du début de mission, mais les snipers tremblent affreusement et il devient difficile d'atteindre les cibles. Un comble pour une unité d'élite..Enfin je sais pas qui est l'idiot qui s'amuse à mettre du savon sur les cordes, mais un certain nombre de mes hommes se sont écrasés lors de la descente en rappel à cause de la corde qui leur glisse à travers les mains (j'avoue que ce passage du jeu reste un mystère pour moi, même aujourd'hui). Arriver dans l'ambassade avec deux hommes en moins, ça facilite pas la tâche..
Mais malgré ça, le jeu reste néanmoins intéressant, agréable et amusant à jouer et très différent de ce qu'on pouvait trouver à l'époque sur NES, où les jeux de plate-forme et d'action étaient légion.

Il serait prétentieux de dire qu'il a inspiré les titres d'infiltration que l'on connait aujourd'hui (je n'en sais rien en faite) mais c'était la première fois où on ne me demandait pas d'attaquer frontalement l'ennemi, du moins au début, mais au contraire qu'on m'incitait à me cacher et à rester le plus discret possible. Chose que je n'ai pas connu par la suite jusqu'à l'arrivée d'un certain Metal Gear Solid sur Playstation..

Norrsken76



Sonic the hedgehog

Après trois années passées en compagnie de la NES et alors que la guerre des 16 bits faisait déjà rage, nous avons opté, mon frère et moi, ...